Dominique Meeùs
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I
Le Patrimoine.

Laurent venait d’atteindre sa majorité et le directeur de la fabrique l’invita par lettre strictement polie à passer par ses bureaux. Laurent retrouva son tuteur comme il l’avait quitté quatre ans auparavant, du moins quant à l’allure, à la tenue et à l’abord. Son masque impassible et lisse était un peu ridé, ses cheveux avaient blanchi et il levait moins haut son front autoritaire. Sur le bureau déshonoré il y a des années par le malencontreux Robinson Suisse s’étalaient à présent une liasse de banknotes et une feuille de papier couverte de chiffres alignés en colonne.

L’industriel, toujours à la besogne, répondit à peine au : “ Bonjour, cousin ! ” que Laurent essayait de rendre aussi soumis, aussi affectueux que possible.

— Veuillez prendre connaissance de ce tableau et vérifier l’exactitude des calculs. Ceci vous représente mes comptes de tutelle : d’un côté vos revenus, de l’autre les frais de votre entretien et de votre éducation… Vous m’accorderez que je me suis abstenu autant que possible d’ébrécher votre petit capital. Lorsque vous aurez examiné ce travail, je vous prie, si vous l’approuvez, de signer ici… Vous pourrez emporter un double de cette pièce…

Laurent fit un mouvement pour saisir la plume et signer de confiance.

M. Dobouziez lui arrêta le bras, et de sa voix égale : “ Pas de cela !… Vous me désobligeriez… Lisez d’abord. ”

Quoi qu’il en eût, Laurent s’assit devant le pupitre et fit mine de revoir attentivement le détail des opérations. En attendant, son tuteur lui tournait le dos et regardait par la fenêtre, en tambourinant les vitres.

Laurent n’osa pas couper trop vite court à ce simulacre de vérification. Il attendit cinq minutes ; puis se risqua à appeler l’attention de son parent :

— C’est parfait, cousin !

Et il se hâta de signer de son mieux ce tableau dressé avec tant de netteté et de minutie.

M. Dobouziez se rapprocha du pupitre, passa le buvard sur la pièce approuvée et la serra dans un tiroir.

— Bon. Il vous revient donc trente-deux mille huit cents francs. Voyez là, si vous trouvez votre compte.

Pris a la fois de dépit et de chagrin, Laurent empochait, pêle-mêle, les billets et les espèces.

— Comptez d’abord ! arrêta M. Dobouziez.

Le jeune-homme obéit de nouveau, compta même à haute voix, puis, suffoquant, avant d’être arrivé à bout de sa numération, repoussa, d’un mouvement brusque, billets et numéraire entassés…

— Eh bien ? Y a-t-il erreur ?

Le féroce honnête homme !

Laurent aurait voulu lui dire : “ Gardez cet argent, tuteur… Placez-le vous-même… Je n’en ai pas besoin ; je le dépenserai, il m’échappera, car il ne me connaît pas… Tandis que vous êtes homme à le manier et à en user comme il convient… ”

Mais il craignit que le superbe Dobouziez, habitué à jouer avec des millions, ne prît pour une insultante familiarité l’offre de ce capital dérisoire…, l’héritage de feu Paridael, ce pauvre commis…

Et pourtant, comme le fils Paridael eût prêté et même donné de bon cœur les économies du commis défunt à ce patron de la veille, devenu commis à son tour.

— Dépêchons ! répéta M. Dobouziez d’un ton glacial après avoir consulté son chronomètre.

Force fut à Laurent de prendre son bien. Il s’attardait encore en regagnant la porte : “ Permettez-moi au moins, cousin, de vous remercier et de vous demander… ” balbutia-t-il, poussant la conciliation jusqu’à se repentir de ses torts involontaires et à se reprocher l’antipathie qu’il avait inspirée, malgré lui, à ce sage.

— C’est bien ! c’est bien !

Et le geste et la physionomie imperturbables de Dobouziez continuaient de lui répéter : “ J’ai fait mon devoir et n’ai besoin de la gratitude de personne ! ”

Les opérations étaient exactes. Le patrimoine avait été géré d’une manière irréprochable. Le résultat était prévu. Tout était prévu !

Ah ! il ne se doutait pas, le rationnel Dobouziez, de la façon hétéroclite dont l’orphelin lui témoignerait bientôt sa reconnaissance ! Il oubliait, le parfait calculateur, que certains problèmes ont plusieurs solutions. Sinon, il aurait peut-être rappelé le jeune homme qu’il congédiait si catégoriquement et lui aurait dit : “ Soit, malheureux enfant, laisse-moi ton petit pécule et surtout ne te crois jamais notre obligé, le débiteur de Gina et de son père, le vengeur fatidique de ma fille… ”

Laurent ne se doutait pas, en ce moment, de ce qui devait arriver et, cependant, il se sentait monter au cœur une sourde et opaque tristesse. Avant de se rendre à la fabrique, il s’était réjoui à l’idée de devenir son propre maître, de toucher un vrai capital, presque une fortune !… Et à présent qu’il tenait ces billets et cet or, ils lui brûlaient la poche et l’inquiétaient comme s’ils ne lui eussent pas appartenu. Vrai, un voleur n’eût pas été plus soucieux que ce propriétaire.

Il était autrement confiant et dispos lorsqu’il s’était séparé, la dernière fois, de son tuteur. Que d’illusions et que d’espérances alors ! Avec les cent francs qu’il palpait mensuellement, il se croyait le plus riche des mortels et à présent que son avoir se chiffrait par milliers de francs, il n’avait jamais lié aussi embarrassé de sa personne, aussi indécis, aussi mal dans son assiette.

Arrivé dans la rue, le Fossé lui sembla effluer des miasmes prophétiques : le Fossé lui-même se tournait contre lui ! Paridael flairait d’occultes menaces dans ces émanations, mais sans parvenir à déchiffrer ces vagues présages. En attendant, sa mauvaise humeur retournait sur l’usinier :

— Quelle banquise ! marmonnait-il outragé dans ses fibres aimantes. Il m’a reçu comme le dernier des coupables. À la fin, si je ne m’étais contenu, je lui aurais jeté ce sale argent au visage… ce sale argent !

Et se sentant très seul, très abandonné, prenant peur de lui-même, redoutant ce premier tête-à-tête avec sa pesante fortune, afin de secouer ses pensées noires, l’idée lui vint de se rendre chez les Tilbak.

L’autre fois aussi, cette visite avait été la première après son départ de la fabrique. Aussitôt, reprenant possession de lui-même, aux trois quarts rasséréné, il pressa le pas. En marchant, il se représentait d’avance le vivifiant et salubre milieu où il allait se retremper.

Depuis quelque temps, il avait négligé ses bons amis. Des scrupules honorables étaient cause de cette apparente indifférence. Henriette ne semblait plus la même son égard : non pas que son affection pour lui eût diminué, bien au contraire ! mais quelque chose de fébrile et de contraint se mêlait maintenant à sa parole et, sans y mettre la moindre fatuité, le jeune homme se croyait, de la part de la jeune fille, l’objet d’un sentiment plus vif qu’une amitié fraternelle. Or, incapable d’oublier la superbe Gina, Laurent craignait d’alimenter cette passion à laquelle il ne voyait point d’issue, car il se fût tué avant d’abuser de la confiance que Vincent et Siska plaçaient en lui.

Mais comme il cheminait aujourd’hui vers la Noix de Coco et qu’une réaction bienfaisante s’opérait dans son esprit, l’image d’Henriette lui apparut plus douce, plus touchante que jamais, et, à cette évocation, il éprouva ou du moins s’excita à éprouver pour la jeune fille une inclination moins quiète et moins platonique que par le passé. Qu’avait-il erré si longtemps ! Il tenait le bonheur sous la main. Il ne pouvait mieux inaugurer sa vie nouvelle et rompre avec ses anciennes attaches qu’en épousant la saine et honnête enfant des Tilbak.

L’état dans lequel l’avait plongé son entrevue avec Dobouziez contribua à accélérer cette résolution. Rien ne lui parut plus raisonnable et plus réalisable. Le consentement des parents lui était acquis d’avance. On publierait aussitôt les bans.

En caressant ces perspectives matrimoniales, il arriva à la Noix de Coco et, traversant la boutique, entra directement, en familier, dans la chambre du fond. Il trouva tous les membres de la famille réunis, mais fut frappé par leurs mines allongées et chagrines. Avant qu’il eût eu le temps de leur demander une explication, Vincent l’entraîna dans la pièce de devant et, après une quinte de toux nerveuse, lui dit d’une voix engorgée :

— C’est décidé, monsieur Lorki, nous émigrons, nous partons pour Buenos-Ayres…

Laurent crut s’effondrer.

— Mais, mon brave Vincent, vous perdez la tête…

— Nullement, c’est tout à fait sérieux. Ce matin j’ai pris moi-même mon passage chez M. Béjard, au quai Sainte-Aldegonde. Je vais m’embarquer… J’ai même touché la prime… Voilà des mois que ce projet me trottait par la caboche. Il n’y a plus rien à entreprendre ici pour nous. Le commerce des bousingots et des casquettes ne va plus. Le biscuit se fait rare.

“ On a gâté le métier. Avec ces runners qui accaparent le marin dès l’embouchure de l’Escaut et l’entraînent, ivre et abruti, au fond de leurs cavernes où ils le plument et l’écorchent jusqu’à la moelle, le petit boutiquier doit renoncer à la lutte… À moins de compagnonner avec eux, recourir à leurs pratiques, de leur disputer la proie à coups de poing et de couteau ! Autant m’engager tout de suite dans une bande de francs voleurs !

“ D’autre part l’invention des allèges à vapeur me force de vendre mon batelet pour du bois à brûler… Et, pour nous achever, voilà que nos fils ne trouvent plus à se placer… Nos grands chefs de maisons n’engagent que des volontaires allemands. Les mieux, disposés pour leurs pauvres concitoyens, notamment M. Daelmans-Deynze et M. Bergmans, sont assaillis de demandes et ont embauché déjà plus du double d’employés nécessaires ! Par une faveur spéciale ils ont bien voulu se charger de notre Félix. Encore parlent-ils de l’envoyer à Hambourg : dans une de leurs maisons succursales. Il faudrait pouvoir attendre qu’une place devint vacante pour notre Pierket. Mais d’ici là, nous avons le temps de nous serrer le ventre… Vous le voyez, c’est la fin. Anvers ne veut plus de nous. Aussi avons-nous pris le parti de nous en aller tous. Et, s’il nous faut crever, du moins aurons-nous vaillamment tenté jusqu’au dernier effort pour vivre !… ”

Et Tilbak refoula par un terrible juron l’émotion qui l’étranglait.

— Non, non, s’écria Laurent, en ; lui donnant des tapes dans le dos, pour le réconforter : Vous ne partirez pas, mon brave Vincent. Et je bénis doublement l’inspiration qui m’amène ici ! Depuis ce matin je suis riche, mon excellent gaillard ! Je possède largement de quoi vous venir en aide à vous et aux vôtres. C’est plus de trente mille francs que je tiens à votre disposition, mon très cher. Vous n’avez jamais douté de moi, je suppose. Eh bien, alors ! Allons qu’on cesse de se lamenter… Mais avant de retrouver Siska et vos enfants, laissez-moi compléter ma démarche L’argent qu’il vous répugnerait peut-être de tenir d’un ami, vous serez obligé de l’accepter d’un fils, oui, d’un fils — Siska ne m’a-t-elle pas toujours considéré comme son aîné ? — ou, si vous l’aimez mieux, de votre gendre… Vincent, accordez-moi la main de votre fille Henriette !

Tilbak lui appuya les mains sur les épaules et le regarda au fond des yeux :

— Merci, monsieur Laurent. Votre offre généreuse ne nous touche pas moins profondément que votre demande, mais nous ne pouvons y donner suite… Il y a longtemps que ma femme a lu dans le cœur de notre fille et qu’elle combat le sentiment déraisonnable qui s’y est logé ; Pour ne rien vous cacher, cet amour est même une des causes de notre départ… Tous, ici, nous avons besoin de changer d’air…

“ Je vous le dis, à vous aussi monsieur Laurent, ce mariage est impossible. Même si j’y avais consenti, ma femme s’y serait opposée de toutes ses forces. Vous ne connaissez pas encore notre Siska. Elle entretient sur le devoir des idées peut-être très singulières, mais certes très arrêtées. Du moment qu’elle a dit : ceci est blanc et cela noir, vous auriez beau la prêcher, vous ne l’en feriez plus démordre… Savez-vous qu’elle croirait manquer à la mémoire des chers morts vos parents, si jamais elle autorisait une alliance entre sa famille et la vôtre… Vous êtes jeune, monsieur Laurent, vous possédez un gentil avoir, on vous a donné l’instruction, des parents riches vous laisseront peut-être leur fortune… et vous ferez un parti digne de cette fortune, de cette éducation et de votre nom : un parti répondant aux vues que vos pauvres chers morts, eux-mêmes, auraient entretenues concernant votre avenir… Voyez-vous votre opulente famille reprocher à notre Siska de vous avoir endossé sa fille et la considérer comme une intrigante, une misérable intruse…

— Vincent ! s’écria Laurent en lui fermant la bouche… Soyez raisonnable, Vincent… Je me moque bien de ma noble famille… Vrai, pour ce qu’il m’en reste, il serait absurde de me contraindre… Vous finiriez, en me parlant ainsi, par me la faire haïr !… Que n’assistiez-vous tout à l’heure à l’accueil que m’a fait ce Dobouziez ! L’âge et les mécomptes l’ont rendu plus pisse-froid que jamais… Je ne suis plus des leurs. Je me demande même si je l’ai jamais été ! Je ne leur dois rien. Nos derniers liens sont brisés… Et c’est à ces parents qui me renient, que je sacrifierais mes affections !… Allons, votre refus n’est pas sérieux… Siska sera plus raisonnable que vous…

— Inutile ! monsieur Laurent. Sachez même que si ma femme avait prévu cette amourette, jamais elle ne vous aurai attiré ici… Épargnez-lui la peine de devoir encore accentuer mon refus…

— Soit, dit Laurent. Mais si mes visites vous importunent, si un faux point d’honneur, oui, je dis bien, tant pis si vous vous fâchez ! vous interdit de m’agréer pour gendre, moi qui comptais si loyalement rendre heureuse votre Henriette ! du moins rien ne vous empoche de m’accepter pour créancier et, désormais, il est inutile d’émigrer…

— Merci encore, monsieur Laurent, mais nous n’avons besoin de rien… Pour tout vous dire, Jan Vingerhout, le baes de 1’ “ Amérique ”, votre ami, nous accompagne… Il a réalisé son dernier sou et lui aussi va tenter la fortune dans une autre Amérique…

— Ah ! je devine ! s’écria Paridael, C’est à lui que vous donnez Henriette…

— Eh bien, oui !… Jan est un brave garçon de notre condition, que vous, tout le premier, avez apprécié… Et j’aurai même à vous demander une grâce, monsieur Paridael… Jamais notre ami ne s’est douté de l’amour d’Henriette pour vous… Oh, faites qu’il ignore toujours le caprice extravagant de notre fillette…

— C’en est trop ! interrompit Laurent. Ne vous faut-il pas que j’entre dans vos plans jusqu’à me faire haïr de votre fille ?

Et intérieurement il se disait : “ Trop pauvre pour Gina, trop riche pour Henriette ! ” Puis, donnant libre cours à son amertume :

— Vrai, mon cher Tilbak, vous êtes tous les mêmes à Anvers… Vous ravalez tout à une question de gros sous. Mon digne cousin Dobouziez vous approuverait sans réserves… Les liens du cœur, les sympathies ne comptent pas. Tout s’efface devant des considérations de boutique. L’or seul rapproche ou divise. Ah ! tenez, tous, tant que vous êtes, avez une tirelire à la place du cœur ! Vous-mêmes, les Tilbak, que je considérais comme les miens, vous ne valez pas mieux que le reste !… Et je suis destiné à vivre toujours seul, et toujours incompris… Éternel déclassé, créature d’exception, nulle part je ne rencontrerai des pairs, des semblables, des vivants de ma trempe !…

Et, en proie à une crise nerveuse qui couvait depuis le matin, le corps tendu et secoué par ces émotions réitérées, il s’affala sur une chaise et serait à fondre en larmes comme un enfant.

Cependant Siska, attirée par les éclats des voix, avait, entrouvert la porte et entendu la fin de cette conversation. Elle s’approcha du jeune homme et essaya de le calmer par de maternelles paroles :

— Méchant enfant ! Parler ainsi de nous ! Écoutez-moi, mon cher Laurent, et ne vous fâchez pas. Nous nous expliquerons encore une fois sur toutes ces choses avant notre départ, mais pas aujourd’hui. Vous êtes trop exalté. Qui sait ? Peut-être vous ouvrirai-je les yeux sur l’état de vos propres sentiments !

Un peu intimidé par le ton solennel dont la maîtresse femme prononça ces quelques mots, Laurent se contint et, après une conversation indifférente, rentra dans la pièce de derrière et prit, avec assez de calme, congé de la famille.

À quelques jours de là, Paridael retourna chez les Tilbak. Siska s’occupait vaillamment des préparatifs du départ. Laurent lui ayant demandé l’explication promise, elle interrompit son travail, et coulant un regard inquisiteur jusqu’au fond des yeux du jeune homme :

— Ce que j’avais à vous dire, Laurent, dit-elle, c’est simplement que vous n’avez jamais aimé Henriette.

Laurent essaya de protester, mais comme les yeux clairs et fermes de la digne femme continuaient de scruter les siens, il rougit et baissa même la tête.

— Et cela parce que vous en aimez une autre ! poursuivit Siska. Je vous dirai même quelle est cette autre : votre cousine Gina, devenue Mme Béjard… Vous ne le nierez pas. Croyiez-vous donc pouvoir me cacher ce secret ? Votre trouble lorsqu’on parlait de Mme Béjard ; votre affectation, à vous, de ne jamais en parler, l’aurait révélé à des devineresses moins adroites que moi. Oui, Henriette elle-même a su de quel côté tendait votre réel amour… Certes, vous chérissez notre enfant… Sous l’impulsion de vos sentiments généreux vous seriez prêt à épouser la petite. Mais au fond, vous auriez continué de préférer l’autre. Son souvenir se serait placé entre Henriette et vous. Et ni vous ni votre femme n’auriez rencontré le bonheur que vous méritez tous deux… Aussitôt que ma fille a soupçonné votre passion pour Mme Béjard, j’ai achevé de lui dessiller complètement les yeux et suis parvenue à la guérir de son amour pour vous… Ah, il le fallait ! Je mentirais en disant que la guérison a été facile… Laurent, si vous me jurez que vous aimez réellement Henriette et qu’elle est à la fois la préférée de votre cœur et de votre chair, je suis encore proie à vous la donner ! En agissant autrement, je serais deux fois mauvaise mère…

Pour toute réponse, le gars sauta au cou de sa clairvoyante amie et lui confessa longuement ses peines et ses postulations contradictoires.