Dominique Meeùs
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Tradition de la démocratie grecque, en introduction de Moses I. Finley, 2003.
Les penseurs du 18e siècle attachaient plus d’importance à la liberté qu’à la démocratie.
En fait, la tradition est ou bien hostile à la démocratie 45, ainsi l’encyclopédiste F. Turpin, auteur d’une Histoire des anciennes républiques où l’on découvre les causes de leur élévation et de leur dépérissement (1769) qui dénonce « l’imprudence de Solon, qui avait abandonné les rênes du gouvernement aux mains d’une populace inconsidérée qui n’usait de sa liberté que pour la rendre funeste à ses concitoyens 46 » — où bien, conformément à ses modèles antiques, elle noie la démocratie en la faisant remonter à Thésée 47.
Quant aux révolutionnaires français, ils se sont fait sur Sparte des illusions, étonnantes aujourd’hui pour nous.
D’une façon générale, la Révolution ne renie pas la tradition, elle la pousse à la limite. La chose est notoire, de même qu’elle fut plus romaine que grecque, elle fut plus spartiate qu’athénienne 66. Sparte : la cité des Homoioi, des « Égaux » où des « Pairs », forme avec la République égalitaire de l’an II un couple indissociable. Sparte est le moment de la pureté. Comme le dit Robespierre, dans son grand rapport du 18 floréal (7 mai 1794) : « Les siècles et la terre sont le partage du crime et de la tyrannie ; la liberté et la vertu se sont à peine reposées un instant sur quelques points du globe. Sparte brille comme un éclair dans des ténèbres immenses 67. »