Dominique Meeùs
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Auteurs : A, B, C, D, E, F, G, H, I, J, K, L, M, N, O, P, Q, R, S, T, U, V, W, X, Y, Z,
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Contradiction : Only in Capitalism ?, Socialist Register, vol. 38, 2002, p. 275-293.
Dans cet article, Ellen Meiksins Wood critique d’abord en général l’usage abusif du terme contradiction dans le marxisme. Elle examine ensuite comment dans le contexte particulier du capitalisme, en ce qui le distingue d’autres modes de production, il peut y avoir un sens à parler de contradiction. Comme souvent chez elle, le présent texte recycle des idées qu’on trouve dans des textes antérieurs. Le problème de la contradiction entre forces productives et rapports de production est bien exposé au chapitre 4 de son livre de 1995 (réédité en 2016).
The use of the concept [of contradiction] by Marxists (with some notable exceptions, of course) has tended to oscillate between the absurd and the trivial, between pretentious and empty theoretical verbiage and ritual cliché, […].
Ellen Meiksins Wood, Contradiction… (2002), Marx on Contradiction The contradiction between relations and forces of production as a mechanism of major social transformations has been a staple of Marxist theory ever since Marx himself, in a shorthand passage in his 1859 preface to The Critique of Political Economy, sketched out a historical (or transhistorical) process in which the development of productive forces, coming up against the barrier of the prevailing production relations, breaks through their restrictive integument and transforms them to allow further development.
In that passage, the formula is presented as a general law of history. But Marx himself never pursued this line of argument in any of his own more systematic historical investigations, in particular, his account of the transition to capitalism. His life’s work, in fact, argues against the kind of technological determinism implied by this simple formula.
La thèse d’Ellen Meiksins Wood est que cette contradiction est propre au capitalisme. (Cette contradiction nous intéresse particulièrement en ce qu’elle pointe vers le socialisme). Par ailleurs elle souligne (« shorthand passage ») le caractère un peu rapide, expéditif, de cette préface de Marx qui a l’air en contradiction avec toute sa propre conception de l’histoire et de la manière de l’étudier1. Marx lui-même dénonce l’extension à l’histoire en général de concepts propres au capitalisme.
Marx’s critique of political economy, and the analysis of capitalism that lies at its heart, are intended precisely to repudiate the generalization of specifically capitalist laws of motion and their attribution to history in general. Yet the ‘contradiction’ between forces and relations of production as Marx elaborated it represents precisely an internal dynamic specific to capitalism, and not a general law of history.
Une autre contradiction, propre au capitalisme, mais vraie contradiction, c’est entre le caractère privé de la propriété et des actions des capitalistes en concurrence mutuelle et le caractère social de la production.
Il y a dans les deux cas quelque chose de contradictoire dans l’essence du capitalisme. (On serait tenté de dire des contradictions dans la logique du capitalisme.)
Elle examine ensuite (p. 278) la contradiction marxiste entre propriété privée de la terre et agriculture rationnelle, question dont elle dit bien qu’elle est difficile et dont je ne vais pas parler du tout ici.
280Is Class a Contradiction ?Les classes sont en interaction dans des relations sociales. Une classe s’appropriant le surplus du travail de l’autre, cette relation est évidemment antagonique et peut déboucher sur des luttes de classes (mais pas toujours).
Ellen Meiksins Wood reprend de G.E.M. de Ste. Croix la critique de l’usage de contradiction en ce qui concerne les classes. On peut parler d’antagonisme, de lutte de classes. Dans le cas général, appeler ça, improprement, contradiction, ça n’apporte, rien, que du contraire, cette imprécision appauvrit le propos. Par contre (p. 281), ça a un sens dans le capitalisme où il y a certainement des contradictions du fait que le prolétaire vend sa force de travail, à une valeur que le capitaliste voudrait voir la plus basse possible, tandis que le prolétaire dépense ce qu’il reçoit, le plus souvent chez d’autres capitalistes, et cetera.
283The Contradictions of Market DependenceOn peut dire que le marché aussi introduit une contradiction propre au capitalisme, entre valeur d’usage et valeur. Les valeurs d’usage se font face, à travers le marché, sous la forme de leurs valeurs d’échange mutuelles. Ellen Meiksins Wood s’étend alors longuement sur la spécificité des contraintes du marché sur le capitalisme par rapport aux sociétés pré-capitaliste, comme la féodalité.
287Capitalist Contradictions TodayElle termine sur des contradiction propres au capitalisme d’aujourd’hui.
287 I : Ecological Degradation288II : Globalization