Dominique Meeùs
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Auteurs : A, B, C, D, E, F, G, H, I, J, K, L, M, N, O, P, Q, R, S, T, U, V, W, X, Y, Z,
Auteur-œuvres : A, B, C, D, E, F, G, H, I, J, K, L, M, N, O, P, Q, R, S, T, U, V, W, X, Y, Z,
Why Do Men Hunt ? : A Reevaluation of “Man the Hunter” and the Sexual Division of Labor, Current Anthropology, vol. 50 no. 1, 2009, p. 51-74 (with comments).
C’est un article très technique pour un amateur comme moi, mais il en sort quand même quelques idées qui me sont utiles.
Les auteurs se positionnent
Des anthropologues essaient, à partir de populations de chasseurs-collecteurs observées, de conclure sur ce que pouvaient être les populations de la préhistoire. J’ai la difficulté que souvent ils oublient de dire de qui ils parlent, de combien ils remontent dans le temps. Il semble que, parlant de notre passé, on ait tendance à remonter tout au plus au début de notre espèce, Homo sapiens. C’est très récent (trois cent mille ans) par rapport au paléolithique (trois millions d’années). Or, il me semble que (1) si on taille des silex, c’est, en autres, comme arme de chasse d’animaux relativement gros ; (2) s’il en découle une division sexuelle du travail où les mâles chassent et les femmes non, et, par voie de conséquence, des mâles imbus d’eux-mêmes, les Homo sapiens héritent d’une tradition de trois millions d’années d’idéologie patriarcale (au sens moderne de ce terme). Pour expliquer les préjugés des hommes (mâles) d’aujourd’hui, on trouve utile de retourner aux origines, mais alors, retourner aux premiers sapiens me semble un peu léger. Eux-mêmes avaient eu des parents et des grands-parents pré-sapiens, qui n’en pensaient pas moins. Ceux-là que pensaient-ils et elles et pourquoi ?
Quant à optimiser la production de nourriture, parfois on parle du groupe, mais souvent aussi du couple avec ses enfants. Je me demande ce qu’on sait, ou non, d’une structuration en couples au début du paléolithique1.
52 Assessing Empirical Evidence for the Signaling Model52Mean Productivity of HuntingOn a invoqué l’idée que la chasse au gros gibier, dangereuse et incertaine, est d’un moins bon rendement que la chasse au petit gibier ou la collecte. Mais des études montrent que le rendement est comparable ou supérieur aux autres activités. En outre, il ne suffit pas d’avoir tant de kilojoules, il faut qu’il y ait suffisamment de protéines.
Men hunt because meat often has higher marginal nutritional value than carbohydrate foods given the differences in macronutrients and overall supply of the two food types.
While hunting is often a risky method of daily food acquisition, dependence on plants may also involve problems of temporal variability. Plants are usually seasonal, and foragers may experience long periods when few edible plants are available.
On a déjà réfuté l’argument d’un mauvais rendement de la chasse.
We have shown that hunting yields comparable or higher caloric returns and more favorable nutrient content than collecting in several societies.
La principale raison de ne pas chasser (p. 56), plutôt que la force moindre, c’est le soin des enfants (Judith Brown, 1970), lequel incombe à la mère à cause de l’allaitement. Emmener ses enfants à la chasse est une charge prohibitive, en outre dangereuse pour les enfants. Les hommes connaissent souvent des accidents de chasse, parfois mortels.
Finally, successful hunting requires at least 15–20 years of experience to obtain maximum return rates. Boys who miss sensitive-period skill development rarely become proficient hunters. The steepest gains in men’s hunting returns occur during the years when women experience high fertility and are constrained from hunting. This may explain why postreproductive women, free from childcare constraints, do not hunt in most societies.
Five critical aspects of hunter-gatherer socioecology lead us to expect a sexual division of labor : (1) long-term dependency of high-cost offspring, (2) optimal dietary mix of macronutrients from mutually exclusive foods, (3) efficient foraging based on skill-dependent learning, (4) frequent spatiotemporal segregation of important resource types, and (5) sex-differentiated comparative advantage in tasks.
Il faut se rappeler ici les arguments de la section Why Don’t Women Hunt ? ci-dessus.
À la préhistoire, la femme a des grossesses espacées, mais c’est qu’elle allaite longtemps. Elle se déplace donc avec un nourrisson, mais aussi avec d’autres enfants dépendants d’âge divers. Pour les hommes et les femmes, ces enfants leur imposent de fournir beaucoup plus de calories.
L’humain omnivore a besoin d’une combinaison de graisses, de protéines et d’hydrates de carbone qui suppose une combinaison d’aliments végétaux et animaux. (Il faut ajouter que si la chasse est incertaine, la collecte de nourriture autre est dans une certaine mesure saisonnière. Nécessité supplémentaire de diversifier.)
Tant la collecte que la chasse demandent une compétence acquise, donc un temps d’apprentissage, d’où la longue dépendance des enfants et adolescents.
On ne devient un chasseur de bon niveau, en particulier, qu’après de longues années de pratique. Même si tous les membres du groupe sont capables de tout faire, on n’aura un bon rendement que si une spécialisation permet d’approfondir l’apprentissage pour permettre une meilleure performance. Ils se réfèrent à Gary Becker 1973, 1974. Les femmes pourraient bien chasser, mais la contrainte des enfants, jointe au dimorphisme sexuel, cela fait qu’il est plus efficace que les hommes chassent et les femmes non.
57 Marriage, Parental Investment, and Children as Public Goods60 Discussion62 Conclusion62 Comments62 Raymond Hames63 Tatsuya Kameda and Rose McDermott64 Karen Lupo and Chris KiahtipesMettent en garde contre l’idée d’une même division sexuelle du travail remontant à des temps très anciens. Ils donnent des références selon lesquelles la chasse au gros gibier ne daterait pas de plus de 500 000 ans. Il faudrait concevoir une grande diversité de division sexuelle du travail.
65 Sonia RagirInsiste sur l’importance du groupe et des arguments en termes de groupe.
66 Alejandro RosasSouligne qu’à côté d’objections basées sur des données quantitatives, il y a contre la “show-off” hypothesis des contradictions accessibles au simple bon sens.
67 ReplyParmi les réponses, ils concèdent à Karen Lupo et Chris Kiahtipes la variété de la division sexuelle du travail, mais leur objectent que ce n’est pas si simple que les dates que ceux-ci avancent. Il faudrait en connaître plus pour dater les divisions sexuelles du travail. Ils citent aussi différentes stratégies d’efficacité, d’une part déjà chez des animaux, d’autre part chez des humains bien après les chasseurs-collecteurs, où il n’est pas question de prestige.
69 References Cited