Dominique Meeùs
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John Bradshaw, Évolution humaine, 2003

John Bradshaw , Évolution humaine : Une perspective neurobiologique, De Boeck, Paris, Bruxelles , 2003, 322 pages, ISBN : 978-2-7445-0087-9 ( 2-7445-0087-9).
Traduit par Anne Hambucken de Human Evolution, 1997.
Révision scientifique de Marcel Otte .

Les paléontologues ne sont pas tous à la fois neurobiologistes. Ici, d’un auteur dont le domaine est les sciences cognitives, mais qui a étudié à fond l’évolution, on a un livre exceptionnel, abordant des sujets qui le sont trop peu, surtout la parole et l’outil (et le cerveau qui va avec). Je donne ci-dessous la table des matières et je commente certains point à l’intérieur de cette structure.

5Avertissement au lecteur6Avant-propos8Préambule11Chapitre 1. — L’évolution jusqu’à l’avènement des mammifères131. La formation de l’Univers et de la Terre142. L’apparition de la vie

Pourquoi le neutron est-il tout juste 14 % [sic] moins massif [sic] que le proton, permettant ainsi à l’hydrogène de se former ? […] Pourquoi, en comparaison avec celle du proton, la masse de l’électron est-elle suffisamment importante pour que se forment des molécules plus grandes, telles que l’ADN ?

P. 14-15.

On sait que quand ils comptent en nombres entiers la quantité des réactifs dans leurs équations, les chimistes négligent la différence entre protons et neutron. Alors soi-disant « 14 % en moins », ça fait tomber à la renverse. Le neutron n’est pas plus léger, il est un rien plus lourd que le proton, mais de très très peu : il fait 1,0014 fois le proton. On pourrait écrire qu’il est 0,14 % plus lourd que le proton et ce n’est sans doute pas par hasard qu’on retrouve là le 141. (Je ne vois pas bien non plus ce que la masse du neutron vient faire dans la « formation » de l’hydrogène, qui n’a qu’un proton seul, mais il peut y avoir là un truc que j’ignore.)

Quant à l’électron, il fait 0,00054 fois le proton, ce qui est infiniment peu, mais, qualitativement, une masse infime peut toujours être jugée « suffisamment importante pour » quelque chose si elle est cruciale. En physique, à ce niveau, tout est crucial. Déjà, pour une masse, ne pas être nulle est d’importance cruciale. Donc l’infime « masse suffisamment importante » de l’électron est, trivialement, cruciale pour la formation d’atomes et de molécules. Je ne peux donc pas deviner ce que l’auteur avait dans la tête quant à la masse « suffisamment importante » de l’électron, plus encore « en comparaison avec celle du proton », à moins que « suffisamment importante » signifie mieux que nulle, ce qui est indéniablement vrai.

Au-delà de l’erreur sur les 14 % (et de mes sarcasmes — mais c’est que j’aime jouer avec l’écriture), il faut retenir de ce passage une réflexion très juste de John Bradshaw : il est fascinant de penser que la possibilité de la vie résulte du réglage fin de quelques constantes physiques. Un poil de plus ou de moins et nous ne serions pas là pour nous fasciner.

223. L’explosion cambrienne des diverses formes de vie244. Les premiers cordés et vertébrés265. Les premiers tétrapodes306. Les premiers mammifères337. Résumé et conclusions348. Pour en savoir plus35Chapitre 2. — Des primates aux hominidés et l’avènement de la bipédie371. Les primates382. Les hominoïdes413. La lignée des hominidés434. L’avènement de la bipédie505. L’obstétrique et le bassin536. Résumé et conclusions547. Pour en savoir plus57Chapitre 3. — L’évolution du genre Homo591. L’Homo habilis622. L’Homo erectus673. L’Homo sapiens archaïque et les Néandertaliens724. La morphologie et l’origine des Homo sapiens sapiens anatomiquement modernes755. Les données issues de la biologie moléculaire816. Migration et expansion827. Résumé et conclusions838. Pour en savoir plus87Chapitre 4. — L’art, la culture et la préhistoire891. L’art et la culture au Moustérien et à l’Acheuléen972. L’art du Paléolithique Supérieur européen1033. La psychologie ancienne et récente de l’art1064. Résumé et conclusions1075. Pour en savoir plus109Chapitre 5. — Le langage et la communication111 1. La coévolution du génotype et du langage112 2. La préhistoire du langage parlé115 3. Le langage, la parole et la communication119 4. (Comment) le langage a-t-il évolué ?124 5. Les périodes critiques et la perception du langage126 6. La perception catégorielle128 7. La catégorisation de la communication non humaine129 8. La médiation du langage par un réseau distribué131 9. Les grands singes et le langage13810. Vue de l’évolution du langage14111. La gestuelle et le langage14312. Résumé et conclusions14413. Pour en savoir plus147Chapitre 6. — La réalisation centrale et périphérique du langage1491. La parole et l’articulation1512. L’appareil vocal supralaryngé chez les grands singes et chez les humains1543. L’appareil supralaryngé chez les grands singes et chez les Néandertaliens1554. Le cerveau d’Homo habilis possédait-il les zones du langage ?1565. Les aires liées au langage et l’aphasie chez Homo sapiens sapiens1636. La spécificité catégorielle et la représentation sémantique1647. La neuro-imagerie et la localisation du langage1668. Résumé et conclusions1679. Pour en savoir plus169Chapitre 7. — L’utilisation d’outils et la praxis1711. Les mains et les outils1742. L’utilisation d’outils chez les animaux non humains1803. L’utilisation d’outils chez les hominidés1854. Le mouvement, les circuits du ganglion fronto-basal et la praxis1905. L’apraxie : la perte de la capacité à utiliser les outils1936. La praxis, l’utilisation d’outils et l’évolution du langage : une synthèse est-elle possible ?1967. Résumé et conclusions1988. Pour en savoir plus201Chapitre 8. - L’encéphalisation et la croissance du cerveau2031. Le rapport allométrique2042. La croissance et l’encéphalisation dans les restes fossiles2053. L’organisation laminaire et colonnaire du cortex2054. La neurogenèse, la croissance et le développement du cerveau et du corps2115. La réorganisation plastique dans le cerveau de l’adulte2126. La reconnaissance de l’objet entier et la «liaison »2137. La taille du cerveau et la capacité intellectuelle2158. Résumé et conclusions2169. Pour en savoir plus219Chapitre 9. — Intelligence, intelligence sociale, conscience et conscience de soi2221. L’évolution de l’intelligence2282. La théorie de l’intelligence machiavélique2383. La reconnaissance de sa propre image dans un miroir et la conscience de soi2414. La conscience2475. Résumé et conclusions2496. Pour en savoir plus251Chapitre 10. — Vue d’ensemble

 

273Post-scriptum273Références bibliographiques305Index des auteurs313Index des sujets319Table des matières
Acheté chez Pêle-Mêle à Bruxelles, le jeudi 24 décembre 2020.
Notes
1.

La similitude des chiffres fait penser à une erreur de traduction ; un lapsus entre le plus et le moins et une confusion entre des ordres de grandeur formulés en pourcentage, compliqués par le passage du point décimal de l’anglais à la virgule en français. Mais on se demande alors ce que veut dire la « révision scientifique » par le professeur Marcel Otte. Il y a des historiens qui vivent seulement dans le monde des idées, mais Marcel Otte a manipulé des cailloux sur le terrain. Il doit donc savoir que la matière existe aussi. N’aurait-il aucune culture en physique et en chimie ? mais peut-être était-il simplement fatigué le jour où il a « révisé » cette page.

Plus loin dans le livre, il y a aussi quelques fautes d’orthographe ou de grammaire (ou de négligences typographique) ou parfois de sens douteux.

Quoi qu’il en soit, on ne peut qu’être reconnaissant à Anne Hambucken et à Marcel Otte d’avoir mis à notre disposition en français ce livre important.