Azizah Al-Hibri, « Capitalism is an Advanced Stage or Partiarchy », 1981

Son point de départ (p. 170) est l’Autre, l’Otherness du sexe opposé. C’est certainement du bon matérialisme de considérer comme un fait matériel indéniable et important que notre espèce animale, comme beaucoup d’autres, est sexuée. Moins convaincantes sont les reconstructions spéculatives de ce qui se doit se passer (et donc se serait passé) dans la tête des mâles confrontés à cet autre qu’est la femelle. Comme cet autre est aussi très semblable, le mâle est interloqué. Il se sent infériorisé parce que cet autre fait des enfants, chose qui à lui ne peut jamais arriver.

Elle avance trois thèses :

1. Le mâle désire l’immortalité.
2. Le mâle considère la reproduction comme une voie vers l’immortalité.
3. Le mâle considère la production comme une voie vers l’immortalité.

C’est vrai des femmes aussi, mais elles le vivent autrement. Le mâle qui ne peut faire des enfants, veut se les approprier pour se reproduire en eux. Il veut aussi compenser son incapacité de le faire dans des productions autres. Cela conduit au patriarcat et aux religions (p. 176), qui promettent une vie éternelle dans un au-delà.